où l’auteur annonce sa first piece of poetry directement written in angliche (à voir, à lire, sur Joyland Poetry)

« Thrilled to announce that the third poem featured in Joyland Poetry’s Consulate section is HOW TO WRITE DURING THE CONSUMER AGE by Vincent Tholomé! », dixit a. rawlings !

Premier poem written directement en anglais then traduit par l’auteur en français ! I liked to write it comme un baby apprenant un nouveau jeu ! Comme j’ai dit dans la présentation : écrire dans une langue étrangère, c’est comme un déshabillage public, un strip-tease. Spécialement quand ta maîtrise de la langue-cible est plus que boîteuse ! Impression de renaissance. De reprendre tout à zéro. Assez exaltant, en fait, de faire ainsi de l’exhibitionnisme pour un public d’angliches ! Merci à a. rawlings pour son invitation !

Belle lecture aux curieux et curieuses !

Ça se lit ici, sur le site de JOYLAND POETRY !

Enjoy !

où l’on résume, reprend, repart ailleurs (hypothèses anthropophages 11)

101. Résumons-nous. Il y a au moins deux acteurs : A et B. A mange B. Mange ce qui, dans B, lui semble déborder de vie. B fait de même. B mange ce qui, dans A, lui semble déborder. Ce qui déborde de A, ce qui déborde de B, déborde de A et de B en même temps. Il n’y a pas de chronologie. Pas, d’abord, ce qui déborde de A ; puis ce qui déborde de B. Ce qui déborde déborde de A et de B simultanément. Ce qui, dans A, mange et est mangé déborde simultanément à ce qui, dans B, mange et est mangé. Pigé ?

102. Tout cela serait pareil s’il y avait trois, quatre, ou dix mille acteurs. Tout aurait lieu simultanément. Manger et être mangé aurait lieu. Simultanément. La part de A, très active, sa part anthropophage, mangerait simultanément des parts de B, C, D, etc., leurs parts aimables et débordantes de vie. Dans le même temps, les parts actives de B, C, D, etc., mangeraient toutes les autres parts, toutes les parts débordantes et riantes, toutes les parts débordantes de vie et rieuses des autres acteurs présents simultanément dans le théâtre ou l’espace de jeu ou la rue.

103. Tout cela aurait lieu par hasard. La part active de A serait activée par hasard par une part vivante de B. Il suffit que la part active, anthropophage, de A remarque dans B une part vivante. Oui. D’accord. Il suffit. Mais rien, jamais, ne garantit qu’une part de A (ou de B), une part active s’entend, sera ici, dans le jeu, activée. Rien ne garantit que quelque chose, un acte anthropophage, un acte spontanément anthropophage, aura lieu simultanément entre A et B. Nos deux acteurs. Il suffit parfois d’un rien pour que A passe à côté de B, pour que B passe à côté de A sans rien remarquer. Sans voir cette part si vivante, criante pourtant, et appétissante. Cette part gorgée de vie ne demandant qu’à être illico mangée vive.

104. À quoi tiennent ces ratages et ces réussites ? Je ne sais pas. À quoi tient un acte anthropophage réussi ? Je ne sais pas. Quelquefois, il se joue quelque chose à pile ou face. Ce qui déborde de A déborde. Ce qui est actif en B est actif. Et, simultanément, la part active de A semble particulièrement activée alors que B, eh bien, B déborde de toutes parts. Mais, soudain, je ne sais pas, quelque chose d’infime (une distraction de A, une mauvaise pensée de B : quelque chose d’infime), quelque chose d’infime arrête le processus anthropophage et A et B passent l’un à côté de l’autre sans se remarquer, nom d’une pipe. Cela a lieu dans la performance comme dans l’écriture. Pour peu que la performance et l’écriture soient particulièrement attentives aux actes anthropophages. Pour peu que la performance et l’écriture prennent en compte leurs propres dimensions anthropophages.

105. Tout cela tiendrait à un rien. Reprenons l’affaire. Il y aurait deux acteurs A et B. Ce peut être deux performeurs. Ou un poète anthropophage bien décidé à commettre un acte anthropophage et une voix, un texte, une image  (que sais-je encore ?, un son ?, une odeur ? Peu importe en fait), quelque chose de tendre et délicat à anthropophager. Tout serait fait pour que tout, cette fois-ci, fonctionne. Tout serait pensé. Mesuré. Pesé. Pour qu’enfin cela fonctionne. Soudainement, quelque chose, un imprévu, une distraction, quelque chose d’infime, arrêterait le processus. À l’inverse, il arriverait parfois que, dans des contextes complètement inattendus, quelque chose, soudainement, passe entre A et B. Un désir fou et anthropophagique. Un désir de manger et d’être mangé. Rien alors n’arrêterait l’affaire. Ne pourrait arrêter l’affaire.

106. Donc, le performeur A mange le performeur B tout en étant en retour mangé, envahi, débordé, par cette part anthropophage née dans B. Et inversement. Donc, le poète anthropophage A mange le « poème » B (ce peut être une voix comme un texte, une image, ou que sais-je encore ?) tout en étant en retour mangé, envahi, débordé, par une part anthropophage balancée du fond des âges, et de façon totalement involontaire, par B. Cela marche, cela suppose pour que ça marche, cela suppose de perdre un tantinet pied. De laisser au vestiaire les habits et habitudes sociaux. De faire comme si l’on n’avait pas de centre. Pas de socle central. Je dis « faire comme si » parce que je ne sais pas si A ou B (ou n’importe quel autre acteur dans le jeu anthropophage) ont un centre. Un socle dur et solide résistant aux ravages, aux tremblements internes. À la lutte anthropophage. La performance et le poème anthropophage serait ainsi d’abord un oubli de soi. Certes mais au profit de quoi ? Qu’est-ce qui émergerait à la place de A et de B quand, simultanément et par hasard, A et B sont dans de telles dispositions que, eh bien, quelque chose de l’ordre de l’anthropophagie a lieu ?

107. Je ne sais pas.

108. Je n’ai pas envie de nommer cette chose.

109. Je tourne autour du pot pour nommer cette chose.

110. Ça ressemble à une manière d’entrer en relation. Dans l’acte anthropophage, la part active, anthropophage, de A entre par hasard en relation avec ce qui déborde de B. Alors que, simultanément, la part active, disons anthropophage, de B soudainement est en relation avec cette part vive et alerte débordant de A. De sorte qu’il y a ces parts, actives et débordantes, ces parts issues de A, issues de B, ces parts que A et B ne maîtrisent pas, ces parts excédant (ou se tenant généralement coites derrière, dans l’ombre) A et B, ceux que communément on appelait A et B, ces parts soudain prennent le devant. Passent à travers tout, les idiomes, les habitudes, les beaux habits sociaux, de A et B, et se retrouvent à prendre librement le thé sur le devant de la scène. Peut-être que c’est cela, dans le fond, l’enjeu de la performance ou du poème anthropophage : l’extrême liberté que, soudainement et par hasard, des parts actives et débordantes de A et de B prennent à occuper la scène. Faisant soudainement comme si elles étaient ici chez elles. Elles qui, d’habitude, se tiennent coites. Et derrière. Permettre à ces parts folles et débordantes de s’exprimer. Voilà peut-être le sens premier de la performance et du poème anthropophage.

où l’auteur dévoile la couverture de « Cavalcade » (version franco-belge), à paraître tout bientôt au Clou dans le Fer

Cavalcade, poème anthropophage, sortira, dans sa version franco-belge, aux éditions Le Clou dans le Fer. En voici la couverture, son recto et son verso ainsi que ses rabats. Avec, en prime, un petit extrait sur le 4ième de couv ! Diable ! On nous gâte, moi je dis ! Sortie officielle le 12 juin 2012 à Paris, au Centre Wallonie Bruxelles.

La version québécoise de Cavalcade est parue, quant à elle, fin mars aux éditions Rodrigol.

où l’on annonce une perf pour ce soir, espace Senghor, Bruxelles

C’est ce soir – vendredi 11 mai 2012 -. C’est à l’Espace Senghor (Bruxelles, 364 chaussée de Wavre). C’est à l’occasion du Fiestival Maelström #6.

Lectures de deux textes majeurs de René Daumal : Lettre à dieu et à l’homme (dit par Vincent tholomé) et Poésie noire, poésie blanche (dit par Antonio Bertoli et David Giannoni).

Tout cela sera précédé d’une discussion autour et d’un concert du Gurdjeff Folk Instruments Ensemble. Une première en Belgique ! Qu’on se le dise !

où, rapido, l’on parle d’un éditeur anglais et d’un site à visiter

Allez, zou !, une promesse qui n’engage à rien : promis, juré : un jour, je ferai un livre comme ceux-là. Oui, d’accord, ce sera peut-être dans une autre vie ! Oui, d’accord, ce serait peut-être me retrouver dans des plates-bandes qui ne sont pas forcément les miennes. N’empêche…

Visual Editions est un éditeur anglais. Je vois, personnellement, dans leurs livres, l’une des deux ou trois raisons de poursuivre la fabrication de ces objets singuliers. Car, non, le livre n’est pas forcément obsolète. Oui, le livre est aussi un produit de haute-technologie : pas sûr qu’on aurait pu fabriquer aisément ces ouvrages il y a quelques années. Ou alors ça aurait pris un temps fou. Ou alors les acquérir aurait coûté une fortune – nettement plus, en tout cas, que le prix – déjà élevé, on est d’accord – qu’ils coûtent actuellement.

Chaque livre de Visual Editions est un objet singulier. D’un bout à l’autre réfléchi. Pensé pour ce qu’il est : un livre. Un objet livre. Je veux dire : chaque livre est pensé dans une logique de livre – vous savez ? cet objet singulier dont il faut tourner les pages, se présentant sous une couverture, obéissant généralement à une logique linéaire, nous forçant généralement à entrer peu à peu dans le volume, dans l’épaisseur -. Ou malmenant cette logique. Lui faisant prendre l’eau.

Le site de Visual Editions présente quelques objets livres. Le Tristram Shandy, de Laurence Sterne. Un livre de Jonathan Safran Foer. Quelques autres encore. Une poignée. Juste de quoi rêver. De s’amuser aussi des formes diverses dans lesquelles, parfois, se plaît à digresser l’imagination.

Pour la visite, c’est ici et c’est à emprunter sans modération.

où l’on annonce « univers mutés, univers mutants », une expo et des perfs sur Paris, nom d’une pipe

Univers mutés, univers mutants 
Une soirée de lectures, performances à l’occasion de la sortie de Cavalcade (version franco-belge) au Clou dans la Fer 

Le mardi 12 juin à 20h

Centre Wallonie Bruxelles – 46 rue Quincampoix – 75004 Paris

Cavalcade matinale dans les steppes sibériques 
Avec : Xavier Dubois (guitare), Maja Jantar (chant) et Vincent Tholomé (lecture) 

La « mise en scène » du poète Vincent Tholomé allie projection vidéo et musique improvisée. Cette lecture performée présente des extraits de son nouvel ouvrage Cavalcade qui vient de paraître aux éditions Le Clou dans le fer.

Vincent Tholomé est lauréat du Prix triennal de Poésie 2011, décerné par la Communauté française de Belgique, pour The John Cage experiences (Le Clou dans le fer, 2007).
Maja Jantar est une artiste vocale, également metteuse en scène pour l’Opéra et vidéaste. Elle œuvre dans les champs croisés de la performance, du théâtre musical, de la poésie et des arts visuels avec espièglerie et lyrisme.
Xavier Dubois est guitariste et ukuleliste au sein des groupes Ultraphallus et Y.E.R.M.O., avec lesquels il a publié plusieurs CD. Il considère sa guitare comme un outil, s’autorisant à l’abimer à l’aide d’objets a priori non-musicaux.

Suivi de :
Duo Dicenaire/Lähdeoja
Avec : Sebastian Dicenaire (lecture, improvisations verbales) et Otso Lähdeoja (guitare) 

Le duo Dicenaire/Lähdeoja arpentera sous forme de road-movie sonore les autoroutes rêvées qui relient somnambulisme et sauvagerie, désenchantement et sidération, chamanisme et électricité. La voix de Sebastien Dicenaire, branchée sur sampleur devient un instrument à part entière.

Sebastian Dicenaire est un comparse de longue date de Vincent Tholomé. Ensemble, ils ont composé un duo d’improvisations bruito-verbales, ont fait partie de [kwad] un carrefour sonore d’improvisation, sont membres du trio Wyrd et du Seugueuveugueu Quartet.
Otso Lähdeoja est guitariste, compositeur et chercheur finlandais. Sa création artistique se place dans l’interstice des musiques acoustiques et l’art numérique. Il a mis au point son propre instrument – une guitare augmentée.


La libraire Wallonie-Bruxelles à Paris propose à cette occasion une exposition (vidéos, fiction radiophonique, partitions, recettes de cuisine …) qui met en lumière une façon singulière de concevoir l’écriture de Vincent Tholomé.

Une soirée élaborée en collaboration avec La Périphérie du Marché de la poésie et Michaël Battala, directeur des éditions Le clou dans le fer. 

Entrée libre
dans la limite des places disponibles
Réservations souhaitées au 01.53.01.96.96 ou lettres@cwb.fr

où une inattendue livraison d’hypothèses anthropophages s’invite tôt le matin dès le petit déjeuner (10)

91. L’art anthropophage recherche la nuit et l’expérimente.

92. Par « nuit », j’entends ce qui est inconnu. Ce qui n’est balisé d’aucune lumière. L’art anthropophage : une plongée dans l’inconnu.

93. Personnellement, en performance, j’ai barboté deux fois et une fois dans la nuit. Deux fois avec Maja Jantar. Une fois avec Marc Perrin. Deux fois et une fois éprouvé cette curieuse sensation que quelque chose – mais quoi ? De l’inconnu. Assurément de l’inconnu – parlait sous les mots, sous les voix.

94. Deux fois et une fois j’ai éprouvé cette sensation que, dans le même temps, dans l’autre qui me faisait face – Maja Jantar, Marc Perrin – quelque chose de semblable se produisait. De sorte que, soudain, et presqu’à notre insu, nos nuits, nos inconnus, ces parts de nous-mêmes les plus vivantes qui soient, se parlaient. Avaient soudain une foule de choses à se dire. Se le disaient ouvertement et joyeusement. À notre insu – ou presque.

95. Nos paroles sont des masques. Deux fois et une fois quelque chose d’inconnu et d’étranger, totalement autre que l’agencement mécanique des phonèmes et des syllabes, s’est laissé deviner. Aucune idée si cela était perceptible par quelqu’un d’autre que moi. Aucune idée si Maja Jantar ou Marc Perrin l’ont perçu. Aucune si un spectateur, une spectatrice l’a perçu.

96. L’art anthropophage suppose qu’il existe une part de nous-mêmes, joyeuse et joueuse, qui nous suit comme une ombre. Une présence sans présence et sans poids. Une présence dans nos dos qui s’évapore dès qu’on se tourne vers elle, dès qu’on cherche à lui faire face. Une présence qui nous colle pourtant littéralement aux basques.

97. Ça babille joyeusement derrière moi. Dans une langue totalement inaudible et inintelligible. Mais ça babille beaucoup. Deux fois et une fois j’ai parfaitement perçu ce babillage. Le poème anthropophage, comme tout art anthropophage, n’a pas pour but de rendre ce joyeux babil audible ou intelligible. Fondamentalement, ce qui se dit là derrière reste et restera inaudible. Incompréhensible. Inintelligible. Ne restera, en bout de course, que la sensation. Le souvenir qu’une fois et deux fois, j’étais dans le babil joyeux. Le parler de grand singe.

98. Deux fois et une fois, quelque chose chez quelqu’un – une présence sans présence – a invité quelque chose en moi – une autre présence, elle aussi sans présence et sans poids – à prendre la parole. À deviser, en joyeux parler de grand singe, sous mes voix, phonèmes, syllabes.

99. Tout cela a lieu dans la performance. Et dans l’écriture ? Dans l’écriture, par exemple, d’un poème anthropophage ? Pareil. Tout pareil. Le poème anthropophage : une façon de laisser un babillage avoir lieu. Une façon de laisser deux – ou trois ou quatre – présences sans présence s’entretenir. Deviser joyeusement dans leur babil de grand singe.

100. Rien de plus politique que cette poétique. Rien de plus ouvert à l’étrange et à l’étranger.

où, surprise surprise, l’on découvre le trio wyrd en paysage sonore dans un teaser

chaque jour, un teaser d’une minute, à voir et revoir sur youtube. une bande-annonce pour « troubler le futur », le fiestival maelström #6 ! aujourd’hui, teaser n°1 : image de sep stigo et bande son du trio wyrd (maja jantar, sebastian dicenaire, vincent tholomé).

bande sonore extraite du cd « no poetry ? no party ! ». sortie prévue à l’occasion du fiestival qui se tiendra du 7 au 13 mai 2012 à l’espace senghor et à la boutique maelström.

belle vision et belle écoute !